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mon sillon.

là confondus, les riches sont vêtus avec une simplicité relative, les pauvres n’ont pas honte de leur misère. La femme du peuple ardemment dévote quand un danger menace un des êtres qui lui sont chers ; les enfants au regard innocent, les jeunes filles au front pudique, les penseurs au front grave, qui, sachant que la religion résout seule de désespérants problèmes, lui ont accordé une place d’honneur dans leurs études, et qui ont été conduits à la foi par la science ; la mère de famille qui vient mettre le baume de la prière sur la blessure que peut aussi produire le frottement de cette chaîne d’or qui a nom le dévouement ; l’étudiant qui veut marcher dans un sentier d’honneur ; les vieillards que les vivants repoussent et qui, dans leur triste abandon, regardent ce temple comme un vestibule d’un monde meilleur : tout ce monde fait silence, parce que tout ce monde veut réellement prier.

À Notre-Dame-de-Lorette c’est tout différent. Les murs sont revêtus de peintures gracieuses, l’or est partout, les massiers sont d’élégants gentlemen. Dans l’assemblée ce ne sont que frôlements soyeux, les belles dames viennent entendre la messe d’une heure. Dans cette nef