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bague trop large, le doigt était trop maigre et je compris qu’elle avait dû appartenir à un homme d’une forte corpulence, d’une haute stature. Je ne comprenais plus rien aux procédés d’enquête de mon ami, mais habitué à ne considérer que la solution sans m’arrêter aux moyens employés, je ne laissai rien paraître de ma surprise.

Ce fut avec un soupir de satisfaction que je quittai, à la suite de Hopkins, la salle d’autopsie où ce sinistre cadavre, touché par la main de la mort, était la réalisation même de la lugubre phrase qui résume le destin commun : « Frère, il faut mourir ! » La mélancolie m’étreignait confusément le cœur à cette vision horrifiante. Cet homme avait été heureux, avait aimé peut-être, la vie était belle à ses jeunes années, et il était là, épave sanglante d’un drame tragique et mystérieux dont nous cherchions à la fois le comment et le pourquoi. Mon âme admettait, vaincue et résignée, l’arrêt de ce destin frappant cet homme. En ce moment je comprenais le fatalisme arabe du « Dieu le veut ! C’était écrit ! »

De l’hôpital, nous allâmes à la prison. L’assassin, Joë Braddford était dans une étroite cellule au secret. Le geôlier, sur la présentation d’un ordre du constable, nous y mena. Une autre face de l’horreur humaine nous at-