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fit passer dans sa doctrine beaucoup de lois juives. [166]. Dans les cités non plus notre peuple n’était pas inconnu autrefois ; beaucoup de nos coutumes s’étaient déjà répandues dans quelques-unes et il en est qui jugeaient bon de les suivre. On le voit chez Théophraste dans ses livres des Lois. [167]. D’après lui, les lois tyriennes défendent d’employer des formules de serments étrangers, parmi lesquels, entre autres, il compte le serment nommé korban ; or, nulle part on ne le trouverait ailleurs que chez les Juifs ; traduit de l’hébreu, ce mot signifie quelque chose comme « présent de Dieu »100.

168 Et en vérité Hérodote d’Halicarnasse non plus n’a pas ignoré notre nation, mais il l’a mentionnée manifestement d’une certaine manière. [169]. Parlant des Colques au second livre, il s’exprime ainsi  : « Seuls d’entre tous, dit-il, les Colques, les Égyptiens et les Éthiopiens pratiquent la circoncision depuis l’origine. Les Phéniciens et les Syriens de Palestine reconnaissent eux-mêmes avoir appris cette pratique des Egyptiens. [170]. Les Syriens des bords du Thermodon et du Parthénios, de même que les Macrons, leurs voisins, assurent qu’ils l’ont apprise récemment des Colques. Voilà les seuls peuples circoncis, et eux-mêmes imitent évidemment les Égyptiens. Mais des Égyptiens eux-mêmes et des Éthiopiens, je ne puis dire lesquels ont appris des autres la circoncision101. » [171]. Ainsi il dit que les Syriens de Palestine étaient circoncis ; or, parmi les habitants de la Palestine, les Juifs seuls se livrent à cette pratique. Comme il le savait, c’est donc d’eux qu’il a parlé102.