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Ne t’embête pas trop, mon pauvre grand homme, tout ça, c’est des bêtises.

La vie est une stupide chose ; j’aurais voulu aller vous voir, mais j’ai trop de besogne.

Je viens d’envoyer ma copie à l’Officiel ; si elle passe, vous serez content ; en tout cas, j’ai fait de mon mieux.

Avec vous toujours et de tout cœur.

Alphonse Daudet.

Un jour que vous irez chez Charpentier, poussez donc jusqu’au Marais ; c’est plein d’amis à vous, y compris mon fils.

Paris, 12 mars 1874.
Cher Maître,

Une bonne et grosse poignée de main avant que j’aille vous voir. Aujourd’hui, j’ai eu peur de tomber au milieu de toutes vos fatigues.

Vous avez mis dans le Candidat plus d’observation puissante et de comique vrai qu’il n’en faudrait pour faire vivre un faiseur pendant dix ans. Merci pour tout ce que vous venez d’oser.

À vous tout entier.

Émile Zola.

Voici mon jugement sur votre pièce : elle est gaie, mordante et vraie sans méchanceté, et a été très bien jouée.

Sur ce, je vous serre la main et suis tellement enrhumée que je n’y vois plus clair.

Je vous serre la main.

Mathilde[1].
2 mars.
28, rue Barbet-de-Jouy.

Je crois, mon cher Flaubert, que le Candidat sera encore plus goûté à la lecture qu’à la représentation ; il y a tant de choses et si significatives que le lecteur les verra mieux que l’auditoire. C’est une pièce de caractères avec des traits profonds et des effets dans le genre de Shakespeare (par exemple la scène de l’aveugle à la fin) ; il y a des types peu visibles à la scène et qui sont complets au sens psychologique (la gouvernante, le gentilhomme et son fils). Mais je crois qu’aujourd’hui et devant un auditoire français, Shakespeare, nouveau venu, ne serait pas com-

  1. La princesse Mathilde.