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THÉÂTRE.

Paul.

Un peu fatiguée, sans doute…

Madame de Mérilhac, à mi-voix, à Paul.

J’étais aveugle de vouloir le marier, il est trop tard !

Paul.

Trop tard ?

Madame de Mérilhac.

Oh ! certainement.

Amédée, piqué.

Un point de gagné, au moins !

Madame de Mérilhac.

Comme vous le dites. Je vous conseillerai seulement de vous ménager un peu plus.

Amédée.

Ah ça, vous me trouvez donc bien changé depuis quelques semaines ?

Madame de Mérilhac.

Je n’ai pas dit cela pour vous affecter, mon ami, n’en parlons plus ; j’aurais été heureuse, j’en conviens, de voir autour de vous les soins d’une épouse, le dévouement d’une famille, mais de deux choses l’une : ou je m’abusais étrangement l’autre jour, ou bien…

Amédée.

Ou bien quoi ?

Madame de Mérilhac.

Vous êtes à cette période de l’existence qui ne connaît plus la lenteur des transitions.