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LE SEXE FAIBLE.

Madame Duvernier.

Elle est donnée ?

Madame de Mérilhac.

Oh ! à peu près.

Madame Duvernier.

Si j’allais remercier Son Excellence ? qu’en dites-vous ?

Madame de Mérilhac.

Mais… oui ! ce sera une manière de l’engager. (Elles remontent vers la véranda ; les hommes, pendant qu’elles parlaient, ont descendu la scène jusqu’au milieu.) Et puis la nomination de Paul va devenir pour son mariage un argument décisif, je me fais un plaisir de l’apprendre, pendant le dîner, à Mme de Grémonville.

Paul se retourne vivement.

Ces dames de Grémonville dînent ici ?

Madame Duvernier, à Mme de Mérilhac.

Son secret lui échappe, vous voyez bien !

Madame de Mérilhac.

Le cri de la passion, en effet ! (À Paul, ironiquement.) Oui, Monsieur, elles dînent ici, et je n’ai pas attendu que vous me dénonciez vos sentiments pour faire mes invitations.

Les deux femmes, en riant légèrement, continuent à s’avancer vers M. des Orbières. Paul va pour les suivre.
Amédée, l’arrêtant.

Eh ! laisse-les tripoter ensemble ! nous en aurons assez tout à l’heure pendant le festin ! J’imagine qu’il sera peu drôle, et je serai de même. D’abord, je me