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LE SEXE FAIBLE.

Amédée.

Auriez-vous également, à son endroit, des intentions d’hyménée ?

Madame de Mérilhac.

Pourquoi pas ?

Amédée.

Celui-là, je l’avoue, est de naissance prédestiné au mariage ; sa mère le gouverne comme un marmot, jusqu’à régler la longueur de sa barbe, interdiction de la cigarette, défense du bal masqué et privation de sortie après minuit ! Et comme elle le contrecarre dans tous ses goûts, sans qu’il regimbe ! Avec Thérèse ce sera bien pire, car je la trouve, moi, une petite personne désagréable ; elle tient cela peut-être de son père que l’on dit fou ? Ce bonhomme Grémonville ne vit pas avec sa femme.

Madame de Mérilhac.

Tu ferais mieux de ne pas répéter des cancans… pareils ! Du reste, je partage ton opinion sur Valentine (geste d’étonnement d’Amédée), elle est charmante, tandis que Thérèse, entre nous, me semble un peu nigaude, sans compter un caractère boudeur, avec un entêtement !

Amédée.

Eh bien ! au lieu d’un maître le pauvre garçon en aura deux ! Sera-t-il assez inspecté, et grondé, tiraillé, surmené ! Avant six mois il est fourbu, je parie ! (Riant.) Très drôle ! très drôle !