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Première dame.

Envoyez un bécot à la jolie demoiselle et au bon monsieur.

Une mère de poupard, lui retirant ses langes.

Regardez-moi ces membres.

Une autre mère.

Et sa tête !

Elle lui retire son béguin.

Voyez !…

Toutes les mères de poupards.

La sienne est bien plus belle ! la plus belle !

Elles retirent toutes les béguins de leurs marmots,
qui ont des crânes fantastiquement pointus.
Le Roi, prisant.

Encore mieux que leurs pères ! La génération s’annonce crânement !

Toutes les mères et dames, parlant à la fois.

Récitez votre fable !… Une risette !… Ah ! qu’il est gentil ! Il aura du nanan !

Tous les enfants envoient des baisers à Jeanne et commencent à marmotter très vite, pendant que les mères parlent à la fois, que les poupons pleurent et que les nourrices chantonnent. Mais il s’élève dans la coulisse un grand murmure, comme serait l’irritation contenue d’une foule lointaine. Paul et Dominique paraissent. Tous les enfants, effrayés, s’enfuient, les nourrices ramènent leurs nourrissons, et beaucoup de bourgeois et de bourgeoises s’éloignent avec des regards farouches. D’autres vocifèrent :

À bas ! canailles, brigands, originaux !

Sifflets, huées.