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les bois, et, du bord des plages au sommet des monts, ne négligez rien ; allez !

Bruit de pas dans la coulisse.

On vient, cachons-nous ! Des yeux mortels ne doivent pas nous voir.

Le soleil peu à peu s’est levé et, à travers le brouillard, il laisse voir à droite une cabane, au fond d’un massif d’arbres. Au bruit des pas qui se rapprochent, les Fées disparaissent, les unes dans les troncs des arbres voisins, d’autres plongent dans le lac, d’autres s’évanouissent dans le brouillard.



Scène III.

LE PÈRE THOMAS, LA MÈRE THOMAS, paysans des environs de Paris ; DOMINIQUE, leur fils, avec une vieille livrée ; M. PAUL, en costume de voyage fané, un crêpe à son chapeau ; il a l’air fort accablé.
Le père Thomas.

Du courage, mon bon monsieur Paul !

La mère Thomas.

Allons ! il faut vous mettre en route pour Paris et ne pas négliger vos affaires ; quelques lieues de marche, ce n’est pas le diable !

Paul.

Oui, je serai fort, je vais partir.

Le père Thomas.

Oh ! rien ne presse.

La mère Thomas, à part, désignant son mari.

Imbécile, va !