Page:Flaubert - Théâtre éd. Conard.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VIII.

ROUSSELIN, et successivement, VOINCHET,
HOMBOURG, BEAUMESNIL, LEDRU.
Rousselin, apercevant Voincbet.

Vous n’êtes pas à voter, vous ?

Voinchet.

Tout à l’heure ! Nous sommes quinze de Bonneval qui s’attendent au Café Français, pour aller de là tous ensemble à la Mairie !

Rousselin, d’un air gracieux.

En quoi puis-je vous être utile ?

Voinchet.

L’ingénieur vient de m’apprendre que le chemin de fer passera décidément par Saint-Mathieu ! J’avais donc acheté, tout exprès, un terrain ; et pour en avoir une indemnité plus forte, j’avais même créé une pépinière ! Si bien que me voilà dans l’embarras. Je veux changer d’industrie ; et comment me défaire tout de suite, d’environ cinq cents bergamottes, huit cents passe-colmar, trois cents empereurs de la Chine, plus de cent soixante pigeons ?

Rousselin.

Je n’y peux rien !

Voinchet.

Pardon ! Comme vous avez derrière votre parc un sol excellent, — rien que du terreau, — à raison de