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Hamilcar lança sur eux ses éléphants avec toutes ses forces et les massacra jusqu’au dernier. Ils étaient plus de quarante mille,
(*) Page 373, § 6. Outre l’épieu de leur poitrail, etc.
et le lieu du carnage s’appelait « La Hache », par suite de sa ressemblance avec l’instrument qui porte ce nom (*).
(*) Chap. XIV.

LXXXVI. Pour la seconde fois, Hamilcar rendait l’espérance à Carthage, alors qu’elle croyait tout perdu. Avec Naravas et Hannibal, il parcourut la campagne et es villes et, ayant reçu la soumission des Africains, que ses derniers exploits venaient de rallier à la République et repris presque toutes les places, les trois généraux marchèrent sur Tunis, décidés à assiéger Mathos (*).

(*) Page 378, § 6. L’important était de prendre Tunis, etc.
Hannibal s’établit sur le versant qui regardait Carthage, Hamilcar du côté opposé (*). Puis ils amenèrent sous les murs Spendius et les
(*) Page 383, § 1. Hamilcar établit son camp sur le côté méridional ; Narr’Havas, à sa droite, etc.
autres captifs et, ayant dressé des croix bien en évidence, ils les crucifièrent. Cependant Mathos s’aperçut que l’armée d’Hannibal
(*) Page 383, § 2. Il fit crucifier les dix ambassadeurs… en face de la ville.
était sans défiance et à la merci d’un coup de main ; il se jeta sur ses tranchées, refoula les Carthaginois hors du camp, en tua un grand nombre, fit main basse sur les bagages et prit Hannibal vivant (*). On le mena aussitôt au pied de la croix de
(*) Page 384. [Dans le récit de Flaubert, c’est Hannon qui remplit le rôle d’Hannibal. Nous avons, plus haut, dit pourquoi. Cf. lettre à Sainte-Beuve, Correspondance, III, p. 332.]
Spendius, dont on détacha le cadavre et, après l’avoir torturé atrocement, on l’attacha sur le même bois et on égorgea trente des plus nobles Carthaginois sur le corps de Spendius (*). Le camp
(*) Page 385, § 4. À la base des trente croix, etc.
d’Hamilcar était trop loin pour qu’il pût connaître immédiatement le résultat de l’attaque de Mathos (*) ; et même lorsqu’il l’apprit, il
(*) Page 388, § 2. Le Suffète n’avait rien pu savoir, etc.