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VI

De Plouharnel à Auray, campagne déserte ; on rencontre peu de maisons, mais de beaux aspects de paysages comme ajoncs et arbres.
Auray, a un bon chic de bonne petite vieille ville avec ses toits et ses maisons ; les femmes plus jolies qu’aux alentours. — Belle vue du haut d’un belvédère de pierre d’Auray, à droite et dedans la terre. — Quelques barques à sec sur la rive à cause de la marée basse ; vieux pont à piles triangulaires avec des avancées dans les piles.
La Chartreuse. — Gallia marens posuit, mausolée, vilain monument dans le goût de la Restauration ; au fond deux bas-reliefs : l’un Mademoiselle d’Angoul posant la première pierre ; pose du préfet qui lui présente la truelle sur un coussin ; l’autre M. d’Angoul priant ; son manteau ; quel galbe de bottes ! Et le Monsieur par derrière retenant un gant sur sa poitrine. — On a descendu avec chandelle par un trou et nous avons vu les ossements. — Cloître vitré, fermé, garni de copies de saint Bruno de Lesueur. — Les sœurs grises. — L’abbé se promenant. — Champ des martyrs : une espèce de chapelle totalement insignifiante ; d’un côté un petit bois, une allée d’arbres verts, une longue lande que la mer inonde à chaque marée ; l’endroit était bien choisi.
Pour aller à Sainte-Anne, la route monte. — Lieux charmants avec de l’eau (c’est l’Auray qui coule), des roches,