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CONSTANTINOPLE.[1]




Nous débarquons à l’embarcadère de Top-Hana, nous montons la petite rue de Péra. — Hôtel Justiniano.

Tour de Galata. — Escalier intérieur qui donne sur des planchers en bois ; en haut, café tenu par les guetteurs de nuit. Nous voyons là les piques qu’ils portent à la main, lorsqu’ils courent la nuit aux incendies. Circulant autour du parapet, il me semble que la tour remue par la base et s’incline par le sommet, comme un mât de navire sur lequel je serais posé : c’était sans doute le mouvement de la mer qui continuait en moi.

Promenade dans le bas quartier de Galata : rues noires, maisons sales, salles du rez-de-chaussée ; violon aigre qui fait danser la romaïque ; jeunes garçons en longs cheveux qui achètent des dragées à des marchands. — À la nuit tombante, promenade dans le cimetière de Péra : tombe d’une

  1. Voir Correspondance, II, p. 5 et suivantes.