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lices. — Ma joie de voir des montagnes et le Midi.

À Avignon, des sorbets à la glace. — Mes trois compagnons se sont changés en trois autres plus supportables. — Grand étang à droite, bastide,

Marseille. — La mer bleue ! — Omnibus : deux vieilles dames. — Chez Parrocel, tout est plein pour le maréchal Castellane ; on me loge tout en haut, dans une petite chambre. — Télégraphe. — Bureau des paquebots. — Je me bourre de bouillabaisse et je vais au café : amateurs marseillais jouant aux dominos.

Le lendemain mercredi, bain. La maîtresse des bains a mal aux yeux comme moi. — Je cherche et je retrouve l’Hôtel de la Darse ; le rez-de-chaussée, ancien salon, est un bazar maintenant ; c’est le même papier au premier !

Visite à bord de l’Hermus, dans le port neuf. — Jardin zoologique délicieux ; des montagnes (de Saint-Loup) brunes et sèches, couvertes d’un glacis bleu ; une cascade tombe et babille pendant qu’un lion rugit doux comme une pompe ; des paons sur des arbres ; un paon blanc. C’est un endroit délicieux. — Soir, café.

Jeudi. — Promenade au musée. — Re-visite à l’Hôtel de la Darse. — Les rues du vieux Marseille. — Un débit de tabac où l’on ne connaît pas les londrès. — Place du Puget. — Un agent de police engueulant un marchand de rubans. — Les murs des maisons s’effritent. — Rues en pentes !! — Maison meublée tenue par X. — Les femmes petites, noires, en cheveux, évidemment le type italo-arabe ; pas une ne m’accoste, même de l’œil. Quel bel éloge de la police !…