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qui, portant la main et le bras à son col sur lequel il s’écore, s’efforce de monter jusqu’à elle.

Ici, le besoin artistique du mouvement fait de la représentation de Dieu un sujet dramatique. Se fût-on permis cela au moyen âge ? le Bambino m’y semble toujours immuable. Le sens profondément religieux de l’enfant. Dieu assis dans les bras de sa mère, sans bouger, comme vérité éternelle, fait place ici au sentiment de la vie et du vrai humain ; la religion perd, l’art empiète. Le Bambino en mouvement se trouve dans le tableau suivant.

Raphaël. Le Bambino, saint Jean-Baptiste enfant, et la Vierge. — Ici seulement la main de la Vierge (assise) est sur l’épaule du Bambino, pour l’aider à monter ; à ses pieds le petit saint Jean, avec la peau autour des reins, va s’agenouiller devant eux, et leur montre la légende sur une banderole enroulée. Le bout du pied de la Vierge dépasse de sa draperie verte. La main et le bras gauches du Bambino sont étendus sur le col de sa mère pour monter jusqu’à son visage.

Raphaël. La Vierge au chardonneret. — Saint Jean-Baptiste enfant (couvert de la peau avec une petite tasse accrochée à la ceinture de corde de sa peau) présente un chardonneret à Jésus-Christ debout entre les genoux de sa mère ; son pauvre petit charmant corps est tourné vers saint Jean, qu’il regarde d’un œil mélancolique, tandis que la tête de saint Jean, au contraire, est très vive, très animée et joyeuse sous sa chevelure frisée (dans le même système à peu près que le buste d’Othon). La Vierge, tenant un livre de la main gauche, regarde saint Jean avec de longues paupières