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du ruisseau) ; vu de face (il était couché obliquement) quant à son mouvement convexe, deux grosses bosses qu’il avait ressemblaient à des seins et le tronc, la poitrine, partaient d’au-dessus.) De temps à autre, une clairière ; à un endroit, les petits chênes ont leurs branches toutes couvertes de lichens verts, pelucheux, comme si on les eût engainés dedans.

D’en haut on a le Parnasse complètement derrière soi. — Descente. — La montagne s’appelle Laphovouni, nous haltons à ses deux tiers. — Déjeuner sur une fontaine. De là, la vue s’étend sur une partie de la plaine des Thermopyles ; un bout de mer (golfe Lamiaque) à droite ; sur la montagne, en face, à gauche, Lamia.

On descend encore pendant une demi-heure et l’on tourne à droite au pied de la montagne que l’on a descendue.

Le golfe Lamiaque s’étend devant vous ; la plaine est nue, grève blanchâtre, sonnante sous le pied des chevaux, avec quelques filets d’eau qui courent dessus. Au pied de la montagne, qu’il faut tourner, une abondante source d’eau chaude. Avant d’y arriver, un poste de gendarmerie. En continuant la route, on a à sa gauche un grand marais, qui s’étend jusqu’à la mer, et à sa droite une longue colline bombée, à deux plans, couverte d’arbres épineux et qui va se rattacher à la montagne. À un quart d’heure de la source d’eau chaude, on vous fait monter sur un petit tertre carré où il y a des pierres (restes de mur ?) et l’on vous dit que c’est là qu’était le lion de Léonidas. Un quart d’heure ensuite, s’écartant plus de la montagne et avancée davantage dans le marais, une sorte de redoute carrée. De ce