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du haut de laquelle on voit la mer de Galilée, petite nappe bleue ; je suis étonné de la trouver si petite, entre des montagnes assez basses, grises, tachetées de pierres. — Les murs démantelés par le tremblement de terre arrivé en 1828. — Nous descendons à un hôtel tenu par un juif.

Temps de khamsin ; après-midi passé sur mon divan à suer et à souffrir du ventre et de l’estomac. — Le soir, après le dîner, promenade dans le pays ; je ne vois que juifs, soit en bonnet fourré ou avec le large chapeau noir. Smaël-Aga, le chef de notre escorte, nous mène au bord de l’eau. — Ton rose pâle par-dessus la couleur grise des montagnes. — Un veau qui boit, troupeau de vaches dans les rues ; à gauche, la mosquée et un palmier. — Sur le sommet de la montagne, Zafeth. — Smaïl nous introduit dans une cour où il y a beaucoup de juifs assis (la synagogue ?).

Dans la salle basse où se tiennent nos gardes et où Joseph et Sassetti dînent, petit enfant tout nu qui dort dans un branle. Les biques sont habitées par un chien jaune et une bouillotte ; quand on vient, il vous cède la place d’un air ennuyé, puis revient s’y mettre. Je me fonds en sueur ; Aréthuse coulait moins que moi.

Tabarieh, mardi 27 août, 7 heures 5 du soir. — Il a fait comme hier un temps de khamsin étouffant, nous avons passé la journée à suer sur notre divan et à dormir. Vers 4 heures nous sommes sortis à cheval, pour aller voir les bains situés à une petite demi-lieue sur la même rive du lac. Nous prenons la route entre la montagne et la mer, le terrain est plein de pierres volcaniques et de colonnes renversées par terre ; partout, restes de murs. Juju-