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zars, un silence de peste et de mort, çà et là un enfant magnifique. — La race ici (femmes), ce que j’en peux voir me semble fort belle. — Avant d’arriver à Tyr, sur le sable un vieux vaisseau échoué, un homme qui lave un mouton dans la mer. Le port est à gauche en arrivant. — Deux grands blocs restés debout dans l’eau. — Pour monter dans le haut quartier de la ville, il faut passer le long du mur d’une maison qui plonge ses pieds dans l’eau, sur quelques pierres mises là, ou qui sont là en forme de trottoir. — Personne ; c’est encore plus silencieux qu’en bas. Le drapeau blanc du consul de Naples flotte à son mât sur une maison. — Des remparts, vue bleue de la mer, le ciel est triste, quelques nuages, l’air est sombre quoique lumineux. — La ville entourée de remparts moyen âge, comme Aigues-Mortes. — En face de nous, à une demi-portée de fusil, un tas dispersé de colonnes de granit dans l’eau ; il y en a plusieurs dans le port aussi, la mer les lave et les relave sans cesse.

À l’endroit où nous étions, il y avait un coude des remparts, ça faisait angle, le soleil casse-brillait sur les flots bleus. — M. Élias, agent français, va bientôt crever ; grand divan blanc avec un divan tout autour, voûté, ancienne église ; sa petite et grassouillette vieille femme pète dans un chibouk pour le curer. Effet de ses joues enflées, avec les longs fils de soie de sa chevelure qui lui pendent jusqu’au cul. — La grande négresse sur ses patins, qui jetait de l’eau dans la cour. — Femme mûre assise en face de nous, les genoux écartés, immobile, œil noir et fendu, nez aquilin arqué, visage marmoréen ; je pense aux races