du corps, qu’une moitié du cœur ; — et nous vivons fort à notre aise dans nos moitiés de logis avec nos moitiés de femmes et nos moitiés d’enfants.
Retenus à terre par nos chevelures plus longues que les lianes, nous végétons à l’abri de nos pieds larges comme des parasols ; — et nous regardons, à travers eux, la lumière du jour, avec nos veines qui s’entre-croisent et notre sang rose qui circule.
N’ayant point de tête, nos épaules en sont plus larges et il n’y a pas de bœuf, de rhinocéros, ni d’éléphant qui soit capable de porter ce que nous portons. Des espèces de traits et comme une vague figure empreinte sur nos poitrines : voilà tout ! Nous pensons des digestions, nous subtilisons des sécrétions. Dieu, pour nous, flotte en paix dans les chyles intérieurs.
Nous marchons droit notre chemin, traversant toutes les fanges, côtoyant tous les abîmes, et nous sommes les gens les plus laborieux, les plus heureux, les plus vertueux.
Petits bonshommes, nous grouillons sur le monde, comme de la vermine sur la bosse d’un