Page:Flaubert - L’Éducation sentimentale éd. Conard.djvu/664

Cette page a été validée par deux contributeurs.

P. 338. M. Benoist. — Il s’agit sans doute de Benoist d’Azy, député légitimiste sous la Monarchie de Juillet, qui fut vice-président de l’Assemblée législative.

P. 339. Le paupérisme. — «… Le premier résultat de ce développement industriel, dont notre siècle s’enorgueillissait, semblait être l’apparition d’un mal nouveau, d’une forme spéciale de paupérisme qu’on appelait précisément le paupérisme industriel : misère matérielle et morale, parfois plus hideuse que tout ce qu’on avait vu à des époques réputées moins prospères, et surtout rendue plus insupportable par le voisinage et le contraste de la richesse que ces misérables contribuaient à créer. » (Thureau-Dangin, Histoire de la Monarchie de Juillet, t. VI, p. 148.)

P. 343. Ancien carbonaro. — Parmi les défenseurs de « l’ordre » sous la Monarchie de Juillet se trouvaient beaucoup d’anciens carbonari, qui avaient conspiré jadis sous la Restauration dans les Ventes de la Charbonnerie. Au début du règne, dans un procès politique, un des accusés déclara qu’il avait autrefois juré haine à la royauté sur le même poignard que l’ancien carbonaro Barthe, devenu conservateur et garde des sceaux de Louis-Philippe.

P. 343. La pourriture de ces vieux l’exaspérait. — Guizot écrivait plus tard, en parlant de son parti : « Trop étroit de base, trop petit de taille, trop froid ou trop faible de cœur ; voulant sincèrement l’ordre dans la liberté, et n’acceptant ni les principes de l’ordre, ni les conséquences de la liberté ; plein de petites jalousies et de craintes ; étranger aux grands désirs et aux grandes espérances, les repoussant même comme un trouble ou un péril pour son repos. »

Le fils de Louis-Philippe, le duc d’Orléans, parlait avec mépris de ces bourgeois, « qui ne voyaient dans la France qu’une ferme ou une maison de commerce ».

P. 376. Les fables de Lachambeaudie. — Lachambeaudie (1806-1872) avait publié à Roanne les Échos de la Loire, petite revue poétique, à laquelle collabora M. de Persigny. Il vint à Paris, fut saint-simonien, et, grâce à l’appui d’Enfantin, publia en 1839 ses Fables populaires, qui eurent un grand succès et furent couronnées par l’Académie. En 1848, Lachambeaudie fit partie du club de Blanqui. Arrêté après les journées de juin, il fut relâché à la suite de l’intervention de Béranger. Il fut encore arrêté au coup d’État de décembre, mais son ancien collaborateur Persigny le sauva de la déportation à Cayenne.

P. 376. Le Napoléon de Norvins. — De Norvins (1769-1854)