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P. 332. Barante. — De Barante (1782-1866). Il est sans doute question ici de son Histoire des ducs de Bourgogne (12 vol., 1824-1826).

P. 332. Les Girondins. — L’Histoire des Girondins, de Lamartine, parut du 20 mars au 12 juin 1847. Elle eut un succès prodigieux.

P. 332. Société des Familles. — « Quelques républicains socialistes avaient organisé une société secrète qu’ils nommèrent d’abord Société des Familles, mais qui porta ensuite le titre de Société des Saisons, à partir de 1837. Leur doctrine était la suivante : « Le peuple et les travailleurs utiles, produisant tout, ont droit exclusif à tout. L’établissement de la République est moins un but qu’un moyen de faire passer les biens des possesseurs qui ne travaillent pas, aux travailleurs qui ne possèdent rien. » Cette société secrète, organisée d’une manière particulière, se composait d’un comité suprême, dont chaque membre, ayant la qualité d’agent révolutionnaire, dirigeait quatre groupes ou saisons, placées sous les ordres d’un chef nommé printemps. Une saison comprenait trois mois, commandés chacun par un chef, qui recevait le titre de juillet. Dans un mois il y avait quatre semaines ; enfin chaque semaine était formée de sept membres, dont un chef ; c’est-à-dire que le mois comptait 28 hommes, la saison 84 et le bataillon de chaque agent révolutionnaire 336 hommes. Les associés étaient étrangers les uns aux autres et les différents chefs n’avaient de rapports qu’avec leurs supérieurs immédiats. Chacun, en entrant dans la société, jurait de répondre au premier appel qui lui serait fait.

« Le comité suprême comprenait des hommes d’une grande énergie, tels que l’ouvrier typographe Martin Bernard, le jeune et riche créole Armand Barbès, et le conspirateur de profession Auguste Blanqui. » (Jules Trousset, Histoire d’un siècle, t. VIII, p. 215 et 216.)

P. 332. Affaire de mai 1839. — L’émeute du 12 mai 1839 fut organisée par la Société des Saisons.

« Les affiliés, au nombre d’environ 600, furent convoqués pour le 12 mai 1839. Ils se réunirent par une belle journée de printemps, vers une heure, dans la rue Bourg-l’Abbé, fixée pour lieu de rendez-vous. La plupart d’entre eux ignoraient ce que l’on allait faire et ne savaient même pas le nom de leurs chefs. Tout à coup Blanqui, Barbès et Martin Bernard se firent connaître et crièrent : « Aux armes ! » Il y eut d’abord de l’hésitation ; nul n’avait d’armes ; où s’en procurer ? Sur un ordre de Martin Bernard, les plus résolus se jetèrent dans l’importante fabrique de l’armurier Lepage, et en quelques minutes, ceux qui vou-