Page:Flaubert - L’Éducation sentimentale éd. Conard.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ils demandent l’organisation du travail ! reprit un autre. Conçoit-on cela ?

— Que voulez-vous ! fit un troisième, quand on voit M. de Genoude donner la main au Siècle !42.

— Et des conservateurs, eux-mêmes, s’intituler progressifs ! Pour nous amener, quoi ? la République ! comme si elle était possible en France !

Tous déclarèrent que la République était impossible en France.

— N’importe, remarqua tout haut un monsieur, on s’occupe trop de la Révolution ; on publie là-dessus un tas d’histoires, de livres !…

— Sans compter, dit Martinon, qu’il y a, peut-être, des sujets d’étude plus sérieux !

Un ministériel s’en prit aux scandales du théâtre :

— Ainsi, par exemple, ce nouveau drame, la Reine Margot, dépasse véritablement les bornes ! Où était le besoin qu’on nous parlât des Valois ? Tout cela montre la royauté sous un jour défavorable ! C’est comme votre Presse ! Les lois de septembre, on a beau dire, sont infiniment trop douces ! Moi, je voudrais des cours martiales pour bâillonner les journalistes ! À la moindre insolence, traînés devant un conseil de guerre ! et allez donc !

— Oh ! prenez garde, monsieur, prenez garde ! dit un professeur, n’attaquez pas nos précieuses conquêtes de 1830 ! respectons nos libertés.

Il fallait décentraliser plutôt, répartir l’excédent des villes dans les campagnes.

— Mais elles sont gangrenées ! s’écria un ca-