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Si bien que Pécuchet, exaspéré, déclara qu’il se ferait bouddhiste !

— Vous insultez des chrétiennes ! dit le baron.

Mme de Noares s’affaissa dans un fauteuil. La comtesse et Yolande se taisaient. Le comte roulait des yeux. Hurel attendait des ordres. L’abbé, pour se contenir, lisait son bréviaire.

Cette vue apaisa M. de Faverges, et, considérant les deux bonshommes :

— Avant de blâmer l’Évangile, et quand on a des taches dans sa vie, il est certaines réparations…

— Des réparations ?

— Des taches ?

— Assez, messieurs ! vous devez me comprendre !

Puis s’adressant à Foureau :

— Sorel est prévenu ! Allez-y !

Et Bouvard et Pécuchet se retirèrent sans saluer.

Au bout de l’avenue, ils exhalèrent, tous les trois, leur ressentiment :

— On me traite en domestique, grommelait Foureau.

Et les autres l’approuvant, malgré le souvenir des hémorroïdes, il avait pour eux comme de la sympathie.

Des cantonniers travaillaient dans la campagne. L’homme qui les commandait se rapprocha, c’était Gorju. On se mit à causer. Il surveillait le cailloutage de la route, votée en 1848, et devait cette place à M. de Mahurot, l’ingénieur.

— Celui qui doit épouser Mlle de Faverges ! Vous sortez de là-bas, sans doute ?

— Pour la dernière fois ! dit brutalement Pécuchet.