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DE GUSTAVE FLAUBERT.

1703. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, lundi [16 septembre 1877].
Princesse,

Je ne veux pas me mettre en route pour la Basse-Normandie sans vous envoyer un petit bonjour et un grand merci pour la bonne semaine passée à Saint-Gratien.

J’étais encore à Paris quand a eu lieu l’enterrement du père Thiers. C’était bien curieux, voilà tout ce que j’en peux dire. Quand les choses sont sur le point de périr, elles se résument et s’incarnent. Le plus grand des bourgeois était cet homme-là. Ce Titan des Prud’hommes disparu, que va devenir ce qu’il représentait ?

J’ai su par Charpentier que Goncourt était revenu à Auteuil, et en bon état. Mme J. Primoli doit avoir reçu un exemplaire des Trois Contes. Du moins, j’ai donné l’ordre de lui en envoyer un. Est-il vrai que le prince Napoléon se démet de sa candidature ? J’en serais fâché ; un homme de sa valeur (et de son éloquence) doit être à la chambre. Quelle injure que de lui comparer Haussmann !

Donnez-moi de temps à autre de vos nouvelles et croyez, Princesse, à toute l’affection de votre vieux fidèle qui vous baise les deux mains.