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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Il faut user de toutes les influences possibles pour étouffer l’affaire. La seule crainte, n’est-ce pas, c’est d’être renvoyé du ministère. En conséquence, pesons sur la Justice d’abord et sur l’instruction publique ensuite.

1o  Va chez Commanville pour qu’il prie M. Simonot de parler de toi à Grévy ou au frère de Mme Pelouze, Wilson. M. S. voudra-t-il faire la démarche ? C’est douteux ; enfin, essayons.

2o  Voici une lettre pour Cordier, sénateur. Cordier est très puissant, car il dispose d’un groupe au Sénat.

3o  Une autre pour le poète Laurent-Pichat, sénateur, et qui a été poursuivi pour avoir publié la Bovary.

4o  Mais avant tout, n… de D… ! va chez d’Osmoy ! Pour ces affaires-là c’est un brave ! Et pousse-le ferme, sans aucun ménagement.

5o  Et va chez Bardoux aussi. Du reste, je vais lui écrire quelque chose de corsé.

6o  Sous prétexte de reprendre tes vers, va chez Mme Adam et conte-lui ton histoire. Je la crois bonne femme au fond. Et que Pouchet y aille un peu avant toi.

7o  Vacquerie m’a toujours dit que le Rappel était à mon service. Je vais le mettre à l’épreuve. Mais encore une fois je ne crois pas qu’il faille maintenant irriter MM. les juges.

8o  Va trouver Popelin, homme de jugement, et qu’il demande de ma part à Demaze ce qu’il faudrait faire. Demaze est un conseiller à la Cour, très malin, très puissant et qui peut te donner de bons conseils.