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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je me suis débarrassé de Catulle ! Espérons qu’aux mains de Jules Barbier la pauvre Salammbô marchera plus vite. T’ai-je dit que j’entrevoyais un moyen de faire jouer la fameuse Féerie ?

Grâce au père Hugo ! C’est à lui que je dois ma place de « conservateur hors cadres », à lui plus qu’à tout autre. Je le sais maintenant par Cordier. Ah ! si l’on faisait un bel opéra avec Salammbô et si la Féerie était jouée, je pourrais restituer cette place ! Mais pour le moment, il faut se réjouir de l’avoir…

Hier Chéron m’a manqué de parole, de sorte que ma journée a été perdue. J’en ai fini avec les matières ecclésiastiques ! Maintenant, c’est au tour de l’éducation et de la morale. Je ne sais encore quand je reviendrai près de mon loulou, dans le pauvre vieux bon Croisset. Ce ne sera pas, j’en ai peur, avant huit ou dix jours, tant il me reste encore d’affaires à régler ! Et puis, Monsieur est accablé de politesses. J’en suis tout surpris. Il est évident qu’on a beaucoup de plaisir à me revoir, et qu’il y a des gens moins aimés de leurs amis que moi…

Il est 8 heures 1/2 et je vais corriger mes épreuves, puis raturer quelques phrases en attendant l’heure de mes réceptions.

Dimanche dernier, elles ont été gigantesques ; Heredia m’a amené Jules Breton, le peintre, qui désirait « avoir l’honneur, etc. ».

Adieu, pauvre fille, je t’embrasse bien tendrement.

Vieux.