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CORRESPONDANCE

Du reste, je ne lis aucun journal. C’est dimanche dernier que j’ai appris, par hasard, le changement de ministère, ce dont je me f… absolument, d’ailleurs. Quant à la guerre, je souhaite : 1o l’entier anéantissement de la Turquie et : 2o que le contre-coup ne nous atteigne pas, nous Français. Le refus de la Prusse de participer à l’Exposition me paraît une piètre idée. Petit ! petit !

N. B. — Maintenant, mon bon, répondez-moi nettement. Mes trois contes peuvent-ils avoir paru en russe au mois d’avril prochain (Hérodias peut être finie en février) ? Dans ce cas-là, il me serait possible de les publier en volume au commencement de mai. La pénurie ou je me trouve me fait désirer cela fortement. D’autre façon, je suis rejeté à l’hiver, ce qui me contrarierait.

Pour aller plus vite, il est bien probable que je vais rester ici jusqu’à la fin de janvier. Mais quel festival, quand je reviendrai près de vous ! Il me tarde d’y être.

Allons, secouez votre paresse ! Écrivez-moi ! Je suis vertueux et mérite des égards.

Votre G. F. vous embrasse tendrement.

Quelle histoire que celle du sieur de Germiny[1] arrêté comme boulgre ! Voilà de ces anecdotes qui consolent et aident à supporter l’existence.


  1. Eugène Lebègue, comte de Germiny, fils de l’ancien gouverneur de la Banque de France, né à Paris, le 11 juillet 1841. Nommé en 1875 secrétaire du Conseil général de la Seine, il fut surpris avec le nommé Chonard dans un urinoir des Champs Élysées dans une attitude scandaleuse. Arrêté, il frappa un des agents.