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DE GUSTAVE FLAUBERT.

tout de suite — et encore ne suis-je pas bien sûr de l’arrivée dudit Moscove ! J’espère que, demain, je saurai là-dessus à quoi m’en tenir.

Si je ne vais pas maintenant à Saint-Gratien il faudra que j’y aille lors de la pièce de Daudet[1], et alors j’abandonnerais encore ma pauvre Caro, dont je commence à m’ennuyer. Ce serait trop bête.

Si rien ne vous force à passer par Paris, je vous engage à revenir par Orléans, à voir Chartres que tu ne connais pas, et qui est on ne peut plus curieux.

Le père Baudry est resté ici deux jours pleins. Sa société est charmante ! Nous avons bavardé d’une façon inimaginable. Lundi, j’ai dîné avec lui chez son frère, qui a été gigantesque de comique. Je vous donnerai des détails du dîner, lequel n’a pas valu celui de Mme Pelouze, oh ! non ! Un canard pourri, un soi-disant Pont-l’évêque, qui était du livarot, etc. ! Son frère en souffrait !

Il (F. Baudry) croit que mes contes auront le plus grand succès. Aujourd’hui j’ai nettoyé ma table. Elle est maintenant couverte de livres relatifs à Hérodias et, ce soir, j’ai commencé mes lectures. Autre guitare !

Je t’embrasse bien tendrement.

Ta vieille nounou.

Maintenant que je n’écris plus, je sens ma fatigue. Cependant, je n’ai pas encore retrouvé le sommeil.


  1. Fromont jeune et Risler aîné, pièce en 5 actes.