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CORRESPONDANCE

Vasse ? Etc. Aujourd’hui je vais retourner chez M. Delestre pour la troisième et dernière fois, j’espère ! C’est jusqu’à présent les seules visites que j’aie faites, car tout mon temps a été pris par les notes pour Saint Antoine. Cet après-midi enfin je vais aller à Saint-Gratien. Je ne me suis pas encore occupé de l’Odéon, et il est même impossible de savoir qui est directeur de ce théâtre.

Mes soirées se passent très solitairement, et j’ajoute tristement. Car je songe à la manière différente dont je les passais autrefois, quand j’avais près de moi mon pauvre petit Duplan ! Donc, je lis au bord de ma fenêtre tout en regardant le parc Monceau, qui est charmant. Puis je me couche de très bonne heure. Hier j’étais non dans mon lit, mais sur mon lit dès 9 heures et demie.

Ernest a dîné avant-hier chez moi. Il m’avait paru, la veille, s’ennuyer tellement que je n’ai pas résisté à l’envie de l’inviter. Il pourra te dire qu’il ne m’a pas surpris au milieu « d’une partie de plaisir ». — Style Bonenfant.

Vous rappelez-vous un de vos premiers domestiques nommé Armand ? Il m’a rencontré hier et m’a demandé des nouvelles de M. et Mme Commanville.

Voilà tout.

Comme je vais beaucoup à pied, je rencontre ainsi un tas de monde. La chaleur depuis deux jours est supportable et je sue un peu moins.

Mais quel débordement lundi et mardi !

Adieu, pauvre chérie. Embrasse bien notre vieille pour moi. Force-la à s’occuper un peu et, quand elle m’écrit, à m’écrire un peu plus longuement.