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DE GUSTAVE FLAUBERT.

enchanté ! Cette maison-là m’apparaît maintenant comme le Paradis terrestre. Que je vous envie, vous, et les autres qui sont près d’elle !

Votre fils est-il avec vous ? Que devient Théo ? Je suis sûr qu’il a de l’avenir la même opinion que moi. Le pauvre Feydeau m’a écrit de Boulogne deux lettres lamentables. Il y crève de misère.

Dites-lui tout ce que vous pourrez imaginer pour lui faire plaisir. Ajoutez mon dévouement au vôtre. Amitiés au bon Giraud et à Mme de Galbois.

Adieu, je vous embrasse encore une fois.


1140. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, samedi soir, 11 heures [29 octobre 1870].

Je ne peux pas croire encore à la reddition de Metz ! La dépêche de Guillaume est en contradiction avec une autre dépêche prussienne de la veille. Comment se fait-il que cette catastrophe ne soit pas encore officielle en France ?

Cependant, comme il ne nous arrive que des malheurs, l’événement doit être sûr.

Les troupes ennemies qui étaient devant Metz vont se porter sur Paris, sur la Loire, ou sur Rouen par le Nord.

La Seine-Inférieure, jusqu’à présent, est bien défendue. Mais elle ne résistera pas au nombre. Ce sera là comme ailleurs, comme partout !