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CORRESPONDANCE

Ta grand’mère va très bien.

Les habitants de Nogent me paraissent en proie à une horrible venette et « l’automate » est dévissé complètement.

Nous avons eu ce matin à déjeuner le petit Baudry et Philippe. Plus j’y songe, plus je trouve que j’ai besoin de te parler, pour convenir ensemble d’un tas de choses.

Ne te presse pas, car tu recevras de moi, mercredi matin, une lettre qui te donnera des nouvelles de Paris.

Adieu, pauvre loulou. Bon courage ! Je t’embrasse.

Ton vieil oncle qui se ronge de son inaction.


1117. À SA NIÈCE CAROLINE.
Mardi, 6 heures [9 août 1870].

Rien de neuf chez moi. Nous venons d’apprendre la dépêche de Verdun. Mais nous n’osons encore y croire.

Ce qui me ronge, ma chère Caro, c’est mon inaction forcée. Si elle dure quelque temps encore, je crois que j’éclaterai.

J’ai eu hier un bel accès de fureur, causé par une plaisanterie du jeune Baudry. J’ai même hésité à aller à Rouen tout exprès pour lui flanquer des calottes. Je te conterai cela.

L’impassibilité de ta grand’mère est sublime.