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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je suis au milieu de mon travail ; j’en ai encore pour un mois. Outre qu’il m’est pénible sous le côté du cœur, il est difficile en soi : j’ai peur de trop dire, ou pas assez.

Tu fais bien de te livrer au bon Plutarque : la fréquentation de ces bonshommes-là est tout ce qu’il y a de plus sain. Cela tonifie et élève. Moi, je relis les Conversations de Goethe et d’Eckermann, le soir dans mon lit et, comme comique (un comique très froid), toutes les professions de foi de MM.  les candidats démocratiques au conseil d’arrondissement. La platitude de ces idiots vaniteux me charme.

Je voudrais bien avoir ton étude de poissons, et encore plus l’artiste.

À bientôt, pauvre chérie. Malheureusement, notre entrevue ne sera pas longue.

Mes amitiés à Ernest.

Mes respects à Putzel[1].

Je t’embrasse bien fort.

Ton vieil oncle, qui continue à n’être pas gai.


1103. À EDMOND DE GONCOURT.
[Croisset] Dimanche soir [26 juin 1870].

Comme je vous plains, mon pauvre ami[2] ! Votre lettre, ce matin, m’a navré ! Sauf la confidence personnelle que vous me faites (et que je garderai pour moi, soyez-en sûr), elle ne m’a rien

  1. Une petite chienne, rapportée de Prusse.
  2. Jules de Goncourt était mort le 20 juin.