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DE GUSTAVE FLAUBERT.

cement de la ville, l’appareil architectonique des murailles, la Taenia, le Môle et le Cothon. On sait que les maisons étaient enduites de bitume et les rues dallées ; on a une idée de l’Ancrô décrit dans mon chapitre xv ; on a entendu parler de Malquâ, de Bysa, de Mégara, des Mappales et des Catacombes, et du temple d’Eschmoûn situé sur l’Acropole, et de celui de Tanit, un peu à droite en tournant le dos à la mer. Tout cela se trouve (sans parler d’Appien, de Pline et de Procope) dans ce même Dureau de la Malle, que vous m’accusez d’ignorer. Il est donc regrettable, Monsieur, que vous ne soyez pas « entré dans des détails fastidieux pour montrer » que je n’ai eu aucune idée de l’emplacement et de la disposition de l’ancienne Carthage, « moins encore que Dureau de la Malle », ajoutez-vous. Mais que faut-il croire ? À qui se fier, puisque vous n’avez pas eu jusqu’à présent l’obligeance de révéler votre système sur la topographie carthaginoise ?

Je ne possède, il est vrai, aucun texte pour vous prouver qu’il existait une rue des Tanneurs, des Parfumeurs, des Teinturiers. C’est en tout cas une hypothèse vraisemblable, convenez-en ! Mais je n’ai point inventé Kinisdo et Cynasyn, « mots, dites-vous, dont la structure est étrangère à l’esprit des langues sémitiques ». Pas si étrangère cependant, puisqu’ils sont dans Gesenius — presque tous mes noms puniques, défigurés selon vous, étant pris dans Gesenius (Scripturæ linguæque phæniciæ, etc.), ou dans Falbe, que j’ai consulté, je vous assure.

Un orientaliste de votre érudition, Monsieur, aurait dû avoir un peu d’indulgence pour le nom