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CORRESPONDANCE

et de ta sœur si je ne leur ai pas envoyé un volume ; mais j’ai eu un nombre d’exemplaires fort restreint et beaucoup de cadeaux à faire. Je savais d’ailleurs Mme Le Poittevin à Étretat et je comptais sur toi comme lectrice. Embrasse tes fils de ma part et à toi, ma chère Laure, avec deux très longues poignées de main, la meilleure pensée de ton vieil ami.


750. À GEORGE SAND.
[Janvier 1863.]
Chère madame,

Je ne vous sais pas gré d’avoir rempli ce que vous appelez un devoir. La bonté de votre cœur m’a attendri et votre sympathie m’a rendu fier. Voilà tout.

Votre lettre, que je viens de recevoir, ajoute encore à votre article[1] et le dépasse, et je ne sais que vous dire, si ce n’est que je vous aime bien franchement.

Ce n’est point moi qui vous ai envoyé, au mois de septembre, une petite fleur dans une enveloppe. Mais ce qu’il y a d’étrange, c’est qu’à la même époque j’ai reçu de la même façon une feuille d’arbre.

Quant à votre invitation si cordiale, je ne vous réponds ni oui ni non, en vrai Normand. J’irai peut-être, un jour, vous surprendre, cet été. Car

  1. Lettre sur Salammbô (janvier 1863) reproduite dans Questions d’art et de littérature (Paris, 1878), p. 305.312.