Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/386

Cette page a été validée par deux contributeurs.
380
CORRESPONDANCE

yeux, à propos d’un tableau de Pamvels et d’un autre de Comte. Enfin, je n’ose trop vous louer de vos idées, parce que ce sont les miennes. Donc, sur la religion nous sommes d’accord.

Quant aux appréciations particulières (question de nerfs et de tempérament autant que de goût), je vous trouve parfois un peu d’indulgence. Comme pour mon ami H. Bellangé, entre autres. Cela tient peut-être à ce que vous savez beaucoup et que vous êtes sensible à des mérites que je ne vois pas. Cependant j’applaudis sans réserve à tout ce que vous dites sur Ingres et Flandrin (315), Gérôme (221), le sculpteur italien Vela (378), bien d’autres encore, et je vous remercie d’avoir rendu justice à Gustave Moreau, que beaucoup de nos amis n’ont pas, selon moi, suffisamment admiré ! Mais pourquoi dites-vous le sphinx ? C’est ici la sphinx. Cette infime remarque vous prouve que je vous ai lu attentivement. Ainsi, page 124, il y a une faute : « Les Récits d’histoire romaine d’Augustin Thierry », vous avez bien voulu dire « les Récits mérovingiens » d’A. Thierry. Les récits d’histoire romaine sont d’Amédée Thierry.

Mais je ne suis nullement de votre opinion quand vous prétendez que « Decamps nous fit un Orient imaginaire ». Son Orient n’est pas plus imaginaire que celui de lord Byron. Ni par la brosse, ni par la plume, personne encore n’a dépassé ces deux-là comme vérité.

Vous m’avez souvent mis sous les yeux des tableaux que j’avais oubliés. La description des portraits de l’Empereur et de Mme de Ganay sont des pages du meilleur style, achevées, excellentes. Votre article sur l’Art japonais est d’un critique