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DE GUSTAVE FLAUBERT.

fine à la chasteté. Nous en aurons à nous dire beaucoup (si le cœur vous en dit) la première fois que nous nous verrons.

Voici le programme que je vous propose. Ma maison va être encombrée et incommode pendant un mois. Mais vers la fin d’octobre ou le commencement de novembre (après la pièce de Bouilhet), rien ne vous empêchera, j’espère, de revenir ici avec moi, non pour un jour, comme vous dites, mais pour une semaine au moins. Vous aurez votre chambre « avec un guéridon et tout ce qu’il faut pour écrire ». Est-ce convenu ?

Quant à la féerie, merci de vos bonnes offres de service. Je vous gueulerai la chose (elle est faite en collaboration avec Bouilhet). Mais je la crois un tantinet faible et je suis partagé entre le désir de gagner quelques piastres et la honte d’exhiber une niaiserie.

Je vous trouve un peu sévère pour la Bretagne, non pour les bretons qui m’ont paru des animaux rébarbatifs. À propos d’archéologie celtique, j’ai publié dans l’Artiste, en 1858[1], une assez bonne blague sur les pierres branlantes, mais je n’ai pas le numéro et ne me souviens même plus du mois.

J’ai lu d’une traite les dix volumes de l’Histoire de ma vie, dont je connaissais les deux tiers environ, mais par fragments. Ce qui m’a surtout frappé, c’est la vie de couvent.

J’ai sur tout cela quantité d’observations à vous soumettre qui me reviendront.


  1. Les Pierres de Carnac et l’Archéologie celtique (L’Artiste, 18 avril 1858). — Fragment du chapitre v de Par les Champs et par les Grèves.