et 2o Une histoire de soldat, roman dont je suis le principal personnage. Tu n’imagines pas ce que c’est comme canaillerie. Mais quel piètre coco que le sieur Musset ! Ce livre (Lui), fait pour le réhabiliter, le démode encore plus que Elle et Lui !
Quant à moi j’en ressors blanc comme neige, mais comme un homme insensible, avare, en somme un sombre imbécile. Voilà ce que c’est que d’avoir coïté avec des Muses ! J’ai ri à m’en rompre les côtes. Si le Figaro savait ce que je possède dans mes cartons, il m’offrirait des sommes exorbitantes ! C’est triste à penser.
Quelle drôle de chose que de mettre ainsi la littérature au service de ses passions, et quelles tristes œuvres cela fait faire, sous tous les rapports !
J’ai savouré le Cuvillier-Fleury[1]. L’article ne manque pas de mauvaise foi ; mais je trouve qu’il est simplement bête. Il ne t’éreinte pas assez. Peut-être le Cuvillier t’admire-t-il, au fond ? Je te plains, alors !
Est-ce que notre ami Turgan tourne au catholicisme ? Il m’a envoyé un article de lui, très orthodoxe. Dans ce même numéro de la Revue Européenne, j’ai lu un éreintement de Renan qui m’a indigné[2]. Dans quelle m… nous pataugeons, mon Dieu !
C’est en haine de tout cela, pour fuir toutes les turpitudes qu’on fait, qu’on dit et qu’on pense, que je me réfugie en désespéré dans les choses