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DE GUSTAVE FLAUBERT.

de la foule et du paysage). Mais quand les aurai-je faits ? Comme cela m’ennuie ! Que je voudrais en être débarrassé pour t’aller voir ! J’en ai tant besoin ! et je te désire beaucoup.

Bouilhet, je pense, te verra la semaine prochaine. N’allez pas vous voir et me faire des traits, hé, dites donc ! Il était, dimanche dernier, dans l’intention de partir mardi prochain. Je ne pense pas qu’il ait changé d’avis. Au reste il a dû t’écrire.

Je ne t’avais pas dit ces vacances, chère Louise (cela n’aurait pas eu de sens), mais cet hiver, ma mère devant aller à Paris. Je te réitère la promesse de mon engagement : je ferai tout mon possible pour que vous vous voyiez, pour que vous vous connaissiez. Après cela, vous vous arrangerez comme vous l’entendrez. Je me casse la tête à comprendre l’importance que tu y mets, mais enfin c’est convenu ; n’en parlons plus.

Comme Leconte a eu raison de montrer les dents à Planche ! Ces canailles-là c’est toujours la même chose,

Oignez vilain, il vous poindra :
Poignez vilain, il vous oindra.

Avance-t-il dans son poème celtique, ce bon Leconte ?

Vous allez être là-bas, cet hiver, un trio superbe. Moi, ma solitude commence, et ma vie va se dessiner comme je la passerai peut-être pendant trente ou quarante ans encore. (J’aurai beau avoir un logement à Paris, je n’y resterai jamais que quelques mois de l’année, mon plus grand temps se passera ici !…) Enfin Dieu est grand !… Oui, je vieillis et cela me vieillit beaucoup, ce départ de Bouilhet,