Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 3.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
CORRESPONDANCE

ne soit pas publiée est une représentant notre hôtel au Caire, le jardin devant nos fenêtres et au milieu duquel j’étais en costume de Nubien ! C’est une petite malice de sa part. Il voudrait que je n’existasse pas, je lui pèse et toi aussi, tout le monde. L’ouvrage est dédié à Cormenin, avec une dédicace-épigraphe latine ; et le texte a une épigraphe tirée d’Homère : toujours du grec. « Encore le Crocodile ! » Ce bon Maxime ne sait pas une déclinaison, n’importe. Il s’est fait traduire de l’allemand l’ouvrage de Lepsius, et il le pille impudemment (dans ce texte que j’ai parcouru) sans le citer une fois. J’ai su cela par Foüard que j’ai rencontré en chemin de fer, tu sais. Je dis il le pille, car il y a toutes sortes d’inscriptions qu’il n’a nullement prises, qui ne sont pas non plus dans les livres dont nous nous sommes servis en voyage, et qu’il rapporte comme ayant été prises par lui. Il en est de même de tout le reste, etc. Quant à la Paysanne, l’éloge que Bouilhet lui en a écrit (en même temps que pour Delisle, lettre qui n’a pas eu de réponse) est la cause, sois sûre, du mot à Ferrat. Au reste, tout cela est bien peu important. Nous en avons encore été dimanche fort bêtes tout l’après-midi. Ces histoires démoralisent un peu le sieur Bouilhet, en quoi je le trouve faible, et moi aussi qui en tiens. Mais franchement, ça devient stupide, que de permettre que des gaillards comme ça vous troublent. En fait d’injures, de sottises, de bêtises, etc., je trouve qu’il ne faut se fâcher que lorsqu’on vous les dit en face. Faites-moi des grimaces dans le dos tant que vous voudrez : mon cul vous contemple.

Je t’aime tant quand je te vois calme et que je