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CORRESPONDANCE

y avoir là-dessous quelque petit commerce canaille. Quelle charmante littérature !

Dans le dernier numéro de l’Athenæum, il y avait un article de Dufaï[1] contre émaux et Camées. Ces imbéciles-là finiraient presque par vous faire trouver bon ce qu’on trouve mauvais, tant ils blâment le mauvais sottement. Mais cet article doit être une réponse indirecte à la note de notre ami. Ah ! comme tout cela est intéressant, instructif et moral ! Quelle bête d’invention que l’imprimerie, au fond !

Adieu, chère Muse bien-aimée, à toi.

Avec mille baisers.

Ton G.

J’approuve l’idée de Pelletan[2] de publier d’abord sans nom d’auteur. Mais ce titre de Poème de la femme est bien prétentieux pour une chose si franche du collier. Ça sent l’école fouriériste, etc. Tâche donc de t’en priver, si ça se peut. J’ai ce portrait que tu dis.


  1. Dufaï, poète et publiciste.
  2. Pelletan (Pierre-Eugène), déjà cité p. 161-165, était alors à la Presse, voir 369, et s’intéressait aux œuvres de Louise Colet, notamment à la Paysanne qu’il conseillait de publier de suite en brochure, à la Librairie Nouvelle, sans nom d’auteur. « Il en citera immédiatement et en fera citer, dans la Presse et dans les Débats, de grands fragments, écrivait Louise Colet ; j’annoncerai alors que c’est de moi, et la chose sera lancée. » (Gazette anecdotique de G. d’Heylli, 1881.) Note de Descharmes, éd. Santandréa.