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DE GUSTAVE FLAUBERT.

rales, les vagues aspirations mystiques ; il est très chaste et pratique tous ses devoirs. Cela doit avoir six ou sept pages au plus et sans une réflexion ni une analyse (tout en dialogue direct). De plus, comme je trouve très canaille de faire du dialogue en remplaçant les « il dit, il répondit » par des barres, tu juges que les répétitions des mêmes tournures ne sont pas commodes à éviter. Te voilà initiée au supplice que je subis depuis quinze jours. À la fin de la semaine prochaine cependant, j’en serai complètement débarrassé, je l’espère. Il me restera ensuite une dizaine de pages (deux grands mouvements), et j’aurai fini le premier ensemble de ma seconde partie. L’adultère est mûr ; on va s’y livrer, et moi aussi, j’espère, alors. Pourquoi donc m’envoies-tu les billets de Madame Didier ? Ils n’ont rien de bien curieux ?

Cette Lagrange, actrice des Italiens, dont elle parle, est la petite-fille d’un bonhomme de Rouen, M. Bordier, dont mon père était le médecin. Il y a six ou sept ans ma mère l’a entendue chanter dans un salon à Rouen. Elle est ensuite venue jouer sur le théâtre, mais sans succès ; elle était d’ailleurs, à ce moment, dans un état intéressant. Quelle est donc cette dame de Rouen avec laquelle tu t’es trouvée chez les Chéron, il y a quelques semaines ?

Comme je suis impatient de savoir le résultat du concours ! J’imagine que les articles d’Hippolyte Castille[1] sont payés par les intéressés. Il doit

  1. Romancier et publiciste. Auteur d’une œuvre abondante, littéraire, historique et biographique, dont Les Hommes et les mœurs en France sous le règne de Louis-Philippe.