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DE GUSTAVE FLAUBERT.

5. — Bon.

5 bis. — Oui, songes vaut mieux, mais Le doux paysage du vieux château : nous avons bien des fois ce château. Mets donc son pays.

6. — Fais donc attention que renaît est une métaphore et, quelque renaissance de sentiment qu’il y ait dans le cœur de quelqu’un, on ne peut jamais dire qu’il renaît, que ta Jeanneton renaît au moment même où elle meurt.

Tout le couplet de la mort de J. me paraît maintenant irréprochable, si ce n’est le fameux vers du sourire. Voici la version que j’aime le mieux :

À ces doux bruits dont son cœur fut bercé,
Sur son visage erre un calme sourire
Qui dans la mort y demeure fixé.

Ce vers est mauvais, mais il est clair. Il faut en garder presque tout. Si tu pouvais le faire ainsi :

… un calme sourire
Qui… y flotte… et demeure fixé.

En mettant ton y plus haut tu retranches de la dureté à y demeure qui est bien lourd, mais propre ; et ne t’embarrasse pas de la mort, on le devine très bien. C’est de même que pour le Rhône ; ton plus n’est pas utile et j’aime bien mieux la tournure :

Et l’on n’entend que le Rhône qui fuit, etc.

7. — C’est peu important. Mets les deux variantes en marge du manuscrit au net. On ne peut pas toujours juger bien l’effet d’un vers isolé.