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pour l’antique Normandie, mais tu dois te douter que nous resterons quelque temps à Paris, pour nous divertir ; nous irons au spectacle et j’espère à la Porte-Saint-Martin. Je ne puis te dire quel jour nous irons aux Andelys. Nous avons été l’autre jour à Courtavant où il y a une ferme de papa. Nous avons pêché et comme tu sais qu’on ne peut pas pêcher (du poisson) sans eau, donc, il y avait de l’eau et une petite barque ; je me suis bien amusé et si tu y avais été, tu aurais éprouvé la même joie que moi. Un apprenti orfèvre de mon oncle[1] m’a fait mon cachet et un autre sur lequel il y a :


GUSTAVE FLAUBERT
ERNEST CHEVALIER


individus qui jamais ne se sépareront. J’ai été l’autre jour au spectacle de Nogent, les deux premières pièces, quoiqu’assez bonnes, ont été mal jouées. Mais la troisième qui était « Simple Histoire »[2] a été bien jouée. C’est une pièce assez bonne ; mon père et ma mère et moi présentons nos respects à tes bons parents. Je ne puis te dire le jour où j’aurai le bonheur de te voir parce que papa, comme tu sais, ne sait jamais ce qu’il fera le lendemain.

Adieu, cher ami, le tien jusqu’à la mort.


  1. L’oncle Parain, mari de la sœur du père de Gustave Flaubert.
  2. Comédie en un acte de Scribe et de de Courcy.