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CORRESPONDANCE

Beaucoup de bavardage dans tout cela, et pas autre chose.

Je lis maintenant le voyage de Chardin. Dans le premier volume il y est question de relations diplomatiques sur Candie, mais au reste ce n’est presque rien. Je fais toujours un peu de grec et je me bourre des poètes latins.

Adieu, mon de Vasse, quand tu t’ennuies pense à moi pour te distraire, et aux anciennes nuits de la rue de l’Est, quand nous faisions une si démesurée consommation de café.


142. À LOUISE COLET.
En partie inédite.
Jeudi soir. [17 septembre 1846.]

Du Camp est parti lundi soir pour le Maine. Il en reviendra dans un mois, vers le milieu d’octobre. Si l’Officiel arrive d’ici là, comment faire pour que tu reçoives mes lettres ? Je crois qu’en les adressant poste restante à un bureau de poste, soit à la Bourse par exemple, sous un nom convenu et en prévenant d’avance, on te les donnerait. C’est là, jusqu’au moment où Maxime sera revenu, ce qu’il y a de plus sage. Une fois de retour à Paris, ce sera très facile. Je lui écrirai à son adresse et je mettrai sur la lettre un signe qui signifiera que c’est pour toi. Il se chargera de te les faire parvenir aux heures où tu seras seule. Enfin, vous vous entendrez ensemble. Tu désirerais le voir, n’est-ce pas, pauvre amour ? Moi aussi je voudrais bien avoir quelqu’un avec qui causer de toi, qui te connût, qui ait été dans ton intérieur, qui puisse