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mat sur la différenciation des races humaines et même des autres animaux et des végétaux ? Ne faudrait-il pas avouer que la loi admise par Prichard et toute l’école unitaire est appuyée par le consentement universel dont le poids est si important dans la recherche des caractères de la certitude ? Citons pourtant Virey qu’on peut considérer à bon droit comme le créateur de la doctrine polygénique.

« Transportons-nous, dit-il, sur le sol aride et brûlant de la Guinée et de l’Éthiopie et voyons perpétuellement le soleil verser des flots d’une vive lumière qui noircit, dessèche et charbonne, pour ainsi dire, les animaux et les plantes exposés à ses brûlants rayons. Les cheveux se crispent, se contournent par la dessiccation sur la tête du nègre ; sa peau exsude une huile noire qui salit le linge ; le chien, perdant ses poils, ainsi que les mandrills et les babouins, ne montre plus qu’une peau tannée et violâtre comme le museau de ces singes. Le chat, le bœuf, le lapin noircissent, le mouton abandonne sa laine fine et blanche pour se hérisser de poils fauves et rudes. La poule se couvre de plumes d’un noir foncé ; ainsi, à Mozambique, il y a des poules nègres, dont la chaire est noire.

« Une teinte sombre remplit toutes les créatures ; le feuillage des herbes, au lieu de cette verdure tendre et gaie de nos climats, devient livide et âcre ; les plantes sont petites, ligneuses, tordues et rapetissées par la sécheresse, et leur bois acquiert de la solidité, des nuances fauves et obscures comme l’ébène, les aspalathus, les sideroxylons les clérodendrons, espèces de bois nègres. Il n’y a point d’herbes tendres mais des tiges coriaces, solides ; les fruits se cachent souvent, comme les cocos, dans des coques ligneuses et brunes. Presque toutes les fleurs se peignent de couleurs foncées et vives ou bien violettes, plombées ou d’un rouge noir comme du sang desséché. Les feuilles