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à examiner les variétés qui sont aux deux extrémités de l’espèce, en négligeant les intermédiaires, qui aident à suivre la déviation du type commun dans un sens ou dans l’autre. C’est pourtant ce que font les polygénistes avec une parfaite sécurité de conscience. C’est que la différence qui existe entre un blond Germain et un noir Soudanien est si frappante, à la seule vue du visage blanc rosé de l’un et noir violacé de l’autre, qu’on ne peut croire à une organisation semblable des deux êtres, si on ne connaît pas le mulâtre et toutes les autres variétés qui le font tourner au noir ou au blanc. Aussi le fait de la variété de coloration de la peau dans les races humaines, si surabondamment expliqué par Prichard, qui démontre la relation qu’elle présente avec les différences de la température atmosphérique, revient-il en tête des arguments du savant professeur.

« Parmi les caractères anatomiques qui distinguent l’Éthiopien du Caucasien, je choisirai, d’abord, dit-il, sinon le plus grave, du moins le plus apparent, la couleur de la peau. » Il passe alors en revue les principaux peuples de la terre et tâche de prouver que sous les mêmes latitudes géographiques, on rencontre des hommes blancs, bruns ou noirs, selon que l’on passe de l’Europe en Amérique ou en Afrique. Mais il vaut mieux citer textuellement sa conclusion. « Récapitulons maintenant les résultats que nous avons obtenus, dit-il, dans cette promenade du Nord au Sud, sur le rivage occidental des deux Amériques. Nous avons rencontré successivement dans l’Amérique russe, sous la latitude de la Norvège, une race d’un jaune brun mêlé de rouge ; sous la latitude de l’Angleterre, une race parfaitement blanche, sous celle de l’Espagne et de l’Algérie une race noire ; de là jusqu’à l’équateur, dans le Mexique et l’Amérique centrale, sous la latitude de la Guinée et du Soudan des races simplement brunes, incom-