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l’ours blanc et le kanguroo viennent de la Mésopotamie et que le Hottentot, le Celte, le Nègre et le Tartare, le Patagon et le Papou descendent du même père. C’est donc un article de foi et non de science. Introduit dans la science, cet élément n’est plus qu’une des hypothèses que l’on peut faire sur les origines de l’animalité, et c’est la moins satisfaisante, la moins scientifique de toutes, car, après avoir imposé à la raison de grands sacrifices, elle n’a même pas l’avantage de fournir la moindre donnée sur la distinction de l’espèce. »

Ce passage, que j’ai détaché de la première partie des Mémoires sur l’hybridité de Broca, explique admirablement l’intention avec laquelle il met en œuvre tous les arguments, pour prouver que les hommes ne forment pas une seule et même espèce. D’après la définition classique qu’il rappelle lui-même : « L’espèce est l’ensemble des individus qui descendent en droite ligne et sans mélange d’un couple unique et primordial. » Si l’on pouvait prouver que tous les hommes ne sont pas de la même origine, ce serait du même coup démontrer l’inconsistance de la doctrine orthodoxe, au point de vue scientifique. Mais on peut bien se le demander. Le problème des origines de l’homme, comme une foule d’autres choses qui tombent sous notre jugement, sera-t-il jamais nettement résolu ? Saurons-nous jamais le dernier mot sur la force initiale qui a présidé à la formation des êtres, tels que nous les voyons ou tels qu’ils deviennent à l’aide d’une puissance interne développée par le jeu de l’évolution ?

Nul ne peut répondre avec certitude.

En supposant que la solution en doive être trouvée un jour, on ne peut rien affirmer dans la phase actuelle de la science. Toutes les fois qu’il s’agira d’aller au fond des choses, de remonter à la source primordiale des faits et des connaissances humaines, il faudra donc toujours,