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III.

ÉTUDES SUR LES DIFFÉRENCES PHYSIQUES DES MÊMES GROUPES.


Comme je l’ai déjà exposé, le mobile principal qui dirigea l’attention de l’illustre fondateur de la Société d’anthropologie vers les études auxquelles il a consacré la majeure partie de son existence, est la question si souvent débattue, mais jamais résolue de la distinction de l’espèce. Aussi, dans ces savants plaidoyers du polygéniste, où il a fait preuve d’une si vigoureuse intelligence et qui lui ont valu une si grande autorité, tant parmi ses collègues que dans le monde entier, tourne-t-il toujours autour de ce point qu’il étudie sous toutes les faces, dans toutes les circonstances, s’y intéressant par-dessus tout.

On peut dire que la controverse sur le monogénisme et le polygénisme n’est qu’accidentelle dans toutes ces brillantes discussions dont nous allons nous occuper. Je ne pourrai d’ailleurs m’y arrêter que d’une manière succincte. Il y a une impossibilité patente d’examiner chacune des nombreuses et savantes questions qu’elle soulève, sans nuire aux proportions modestes et raisonnables que doit garder cet ouvrage.

« Si l’on ne consultait que l’observation, dit Broca, elle répondrait que le lévrier et le terre-neuve, animaux de même espèce, d’après la doctrine classique, se ressemblent moins que le cheval et l’hémione, animaux d’espèces différentes ; et le raisonnement, à son tour, interrogeant tous les témoignages, comparant les mœurs, les langues, les religions, s’appuyant sur l’histoire, sur la chronologie, sur la géographie, étudiant la répartition des hommes et des autres animaux à la surface du globe, interrogeant enfin l’anatomie, la physiologie et l’hygiène, le raisonnement, dis-je, ne conduirait certainement pas à admettre que