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ment ancré dans les meilleures têtes, malgré tous les faits qui en trahissent la fausseté ? Cela ne saurait être. La raison ne perdra pas ses droits. Quand ils auront vu, comme dans un miroir, les suggestions extériorisées de leur propre entendement, ils les pèseront et les examineront. Je ne doute pas qu’ils ne s’empressent alors de rejeter des idées qui n’ont rien de conforme au tempérament intellectuel et moral de notre siècle.

Revenus à la vérité, ils reconnaîtront que les hommes sont partout doués des mêmes qualités et des mêmes défauts, sans distinction de couleur ni de forme anatomique. Les races sont égales ; elles sont toutes capables de s’élever aux plus nobles vertus, au plus haut développement intellectuel, comme de tomber dans la plus complète dégénération. À travers toutes les luttes qui ont accablé et accablent encore l’existence de l’espèce entière, il y a un fait mystérieux qui subsiste et se manifeste mystérieusement à notre esprit. C’est qu’une chaîne invisible réunit tous les membres de l’humanité dans un cercle commun. Il semble que, pour prospérer et grandir, il leur faut s’intéresser mutuellement les uns aux progrès et à la félicité des autres, cultivant de mieux en mieux les sentiments altruistes qui sont le plus bel épanouissement du cœur et de l’esprit de l’homme.

La doctrine de l’égalité des races humaines, apportant dernière consécration à ces idées rationnelles, devient ainsi une doctrine régénératrice et éminemment salutaire au développement harmonique de l’espèce ; car elle nous rappelle la plus belle pensée d’un grand génie : « Tous les hommes sont l’homme » et la plus douce parole d’un enseignement divin : « Aimez-vous les uns les autres ».


FIN.