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l’égalité naturelle existe entre toutes les races. Cette égalité ne cesse de se vérifier que lorsqu’un degré supérieur d’évolution vient apporter à l’une d’entre elles un développement et des aptitudes auxquels ne sont pas encore parvenues les autres. Mais comme pour empêcher qu’on n’oublie complètement l’infériorité originelle de celles qui ont atteint les plus hauts sommets de la civilisation, on rencontrera non-seulement dans les fastes du passé, mais actuellement, sur divers points du globe, une foule de leurs congénères vivant dans un état qui en dénonce visiblement la complexion ancestrale.

Dans les commencements, toutes les races d’hommes qui couvrent aujourd’hui la surface de notre planète furent également ignorantes et chétives, immorales et laides ; mais à mesure qu’elles ont évolué, elles se sont améliorées, en transmettant à leurs descendants des facultés destinées à se perfectionner avec le travail des générations successives. L’hérédité physique et morale est l’élément conservateur qui fixe chaque conquête dans la famille, dans le canton et dans la contrée ; ces conquêtes, s’ajoutant les unes aux autres, amènent jusqu’aux nues des êtres partis de la poussière. Tous n’arrivent pas par les mêmes sentiers ni en même temps. Pourtant qui oserait dire que telle organisation ethnique est supérieure à telle autre, quand on sait quel laps de temps il a fallu, avec le concours des milieux et les accidents favorables, pour que les plus civilisées d’entre les races humaines parvinssent à s’affiner au point où nous les voyons maintenant ? « Art, poésie, science, moralité, toutes ces manifestations les plus élevées de l’humanité, dit M. Ribot, sont pareilles à une plante coûteuse et délicate, qui a germe tard et n’a porté des fruits que grâce au travail prolongé d’innombrables générations… L’idéal, ne s’est pas